Comment maximiser vos cotisations REER et réduire votre facture d’impôt au Québec

Pour bien des Québécois et Québécoises, la saison des REER amène deux grandes questions :

  • Combien devrais-je cotiser?

  • Comment obtenir le meilleur avantage fiscal possible avec mon REER?

La bonne nouvelle : chaque dollar que vous versez dans un REER (dans vos limites) peut réduire votre revenu imposable fédéral et provincial (Québec). Résultat : moins d’impôt à payer maintenant, et plus d’argent qui travaille pour votre retraite.

Ce guide explique, en termes simples, comment les REER réduisent vos impôts, les principales dates limites et règles que les résidents du Québec doivent connaître, ainsi que des stratégies concrètes pour tirer le maximum de vos droits de cotisation.


1. Les bases du REER : comment fonctionne vraiment l’avantage fiscal

Un REER est un régime enregistré qui permet à vos placements de croître à l’abri de l’impôt. Mais la vraie magie, c’est la déduction fiscale que vous obtenez lorsque vous cotisez.

Déduction REER = revenu imposable plus bas

Quand vous cotisez à un REER, vous pouvez généralement déduire ce montant de votre revenu dans vos déclarations de revenus. Cela réduit votre revenu imposable aux deux paliers de gouvernement :

  • Déclaration fédérale : vous inscrivez la déduction à la ligne 20800.

  • Déclaration du Québec : vous inscrivez la déduction correspondante REER/RPAC/RVER à la ligne 214 de la déclaration TP-1. Revenu Québec lie explicitement la déduction de la ligne 214 à la déduction REER que vous réclamez au fédéral.

Autrement dit, la même cotisation REER réduit le revenu utilisé pour calculer vos impôts fédéral et provincial.

Votre plafond de cotisation REER

Votre plafond de cotisation REER personnel apparaît sur votre avis de cotisation de l’ARC ou dans la section « Mon dossier » de l’ARC. La règle de base :

Maximums annuels récents :

  • Année d’imposition 2024 : 31 560 $

  • Année d’imposition 2025 : 32 490 $

Vous pouvez continuer à cotiser à votre propre REER jusqu’au 31 décembre de l’année où vous atteignez 71 ans.


2. Comment les cotisations REER réduisent votre facture d’impôt au Québec

Voyons concrètement comment ça fonctionne pour les résidents du Québec.

Étape 1 : Cotisation REER → déduction fiscale

Supposons que :

  • Vous gagnez 70 000 $ de revenu d’emploi.

  • Vous cotisez 8 000 $ à votre REER.

Dans vos déclarations de revenus, vous réclamez une déduction REER de 8 000 $. Votre revenu imposable passe de 70 000 $ à 62 000 $. Vous payez maintenant de l’impôt comme si vous n’aviez gagné que 62 000 $.

Comme les Québécois paient à la fois l’impôt fédéral et l’impôt du Québec, le taux marginal combiné (le taux appliqué à vos derniers dollars de revenu) peut facilement se situer entre 35 % et 45 % pour un ménage à revenu moyen. Donc, très approximativement :

  • Si votre taux marginal combiné est de 40 %,

  • Chaque 1 000 $ cotisé à un REER peut vous faire économiser environ 400 $ d’impôt.

(Les montants exacts dépendent de vos paliers d’imposition, crédits et de votre situation, mais le principe reste le même.)

Étape 2 : Un revenu plus bas peut augmenter certains crédits d’impôt du Québec

Les déductions REER ne font pas que réduire l’impôt à payer – elles peuvent aussi faire baisser le revenu familial utilisé pour calculer certains crédits et prestations basés sur le revenu au Québec.

Par exemple :

  • Le crédit d’impôt pour solidarité diminue à mesure que votre revenu familial (ligne 275 de la déclaration québécoise) augmente.

  • Les cotisations REER réduisent votre revenu net avant ce calcul, ce qui peut vous aider à obtenir un crédit plus élevé ou à éviter une réduction.

Pour les Québécois à revenu faible ou moyen, cette combinaison – moins d’impôt + crédits remboursables plus élevés – peut augmenter de façon importante la valeur d’une cotisation REER.

Étape 3 : Transformer votre remboursement d’impôt en épargne supplémentaire

Si votre employeur a déjà retenu de l’impôt sur vos paies, votre déduction REER se traduit souvent par un remboursement d’impôt.

Le bon réflexe : au lieu de dépenser ce remboursement, réinvestissez-le :

  • Ajoutez-le à votre REER (si vous avez encore de la marge),

  • Ou utilisez-le pour bâtir un fonds d’urgence ou contribuer à un CELI afin de garder vos finances flexibles.

maximiser vos cotisations REER


3. Dates limites REER que les Québécois doivent absolument connaître

Les règles REER sont fédérales, mais elles s’appliquent de la même façon aux résidents du Québec. Voici les dates importantes.

Date limite annuelle de cotisation (pour les impôts de l’année précédente)

Pour réclamer une déduction pour une année d’imposition donnée, vous devez cotiser à votre REER pendant l’année en question ou dans les 60 premiers jours de l’année suivante.

Dates clés (au moment d’écrire ces lignes) :

  • Année d’imposition 2024 : la date limite de cotisation REER est le 3 mars 2025 (comme le 1er mars tombe une fin de semaine, la date limite de l’ARC est repoussée au jour ouvrable suivant).

De façon générale, retenez ceci :

Période de cotisation pour une année d’imposition = du 1er mars de cette année-là jusqu’aux 60 premiers jours de l’année suivante.

Les cotisations effectuées dans ces 60 premiers jours peuvent être déduites soit :

  • Dans votre déclaration de revenus de l’année précédente, soit

  • Dans la déclaration de l’année en cours,

selon ce qui est le plus avantageux pour vous.

Limite d’âge pour cotiser

  • Vous pouvez cotiser à votre propre REER jusqu’au 31 décembre de l’année où vous atteignez 71 ans.

  • Après cette date, vous devez généralement convertir votre REER en FERR (Fonds enregistré de revenu de retraite) ou acheter une rente.

Particularités de la déclaration du Québec

Dans votre déclaration TP-1 du Québec :

  • Inscrivez votre déduction REER/RPAC/RVER à la ligne 214.

  • Le montant doit correspondre à la déduction REER que vous réclamez sur votre déclaration fédérale (ligne 20800) pour la même année.

Cela permet à vos cotisations REER de réduire à la fois votre revenu net québécois (ligne 275) et votre revenu imposable, ce qui est important pour l’impôt et pour plusieurs crédits basés sur le revenu comme le crédit d’impôt pour solidarité.


4. Le grand « à ne pas faire » : éviter les cotisations REER excédentaires

Dépasser légèrement votre plafond REER peut devenir coûteux.

  • L’ARC permet une marge de 2 000 $ à vie au-delà de votre plafond REER, sans pénalité (mais vous ne pouvez pas déduire cet excédent).

  • Si vos cotisations inutilisées dépassent votre plafond de plus de 2 000 $, vous devrez généralement payer un impôt de 1 % par mois sur l’excédent tant que la situation n’est pas corrigée.

Exemple :
Si vous cotisez 5 000 $ de trop :

  • Les 2 000 premiers dollars : aucune pénalité.

  • Les 3 000 $ restants : pénalité de 1 % par mois30 $ par mois jusqu’à ce que vous les retiriez ou que vous ayez accumulé suffisamment de nouveau droit de cotisation REER.

Pour éviter ça :

  • Vérifiez toujours votre avis de cotisation ou votre compte Mon dossier de l’ARC avant de faire de grosses cotisations.

  • Tenez un registre de vos cotisations dans tous vos REER (personnel, de conjoint, collectif, etc.).


5. Stratégies concrètes pour maximiser votre REER au Québec

Maintenant que vous connaissez les bases, voici des façons concrètes d’augmenter la valeur de chaque cotisation.

5.1 Adapter votre cotisation à votre tranche d’imposition

Les REER sont plus puissants lorsque vous :

  1. Cotisez pendant que vous êtes dans une tranche d’imposition élevée, et

  2. Retirez l’argent à la retraite, alors que vous serez probablement dans une tranche plus basse.

Quelques tactiques :

  • Si votre revenu de l’année est exceptionnellement élevé (prime, heures supplémentaires, revenu d’entreprise élevé), vous pouvez envisager une cotisation REER plus importante pour réduire l’impôt sur ce revenu.

  • Si votre revenu est actuellement faible (p. ex. étudiant, début de carrière), vous pouvez cotiser maintenant mais reporter la déduction à une année future où votre taux marginal d’imposition sera plus élevé.

5.2 Utiliser les cotisations automatiques

Beaucoup de Québécois vivent un stress inutile pendant la saison des REER parce qu’ils attendent à février ou mars pour cotiser.

À la place :

  • Mettez en place des virements automatiques mensuels à partir de votre compte chèques ou directement de votre paie.

  • Vous profiterez de l’achat périodique par sommes fixes, vous lisserez la volatilité des marchés et vous éviterez un gros débours de dernière minute.

5.3 Coordonner votre planification REER avec les crédits d’impôt du Québec

Comme le revenu net (ligne 275) influence plusieurs crédits d’impôt au Québec (crédit de solidarité, prime au travail, etc.), une cotisation REER bien calculée peut parfois :

  • Garder votre revenu familial sous un seuil clé,

  • Préserver ou augmenter des crédits d’impôt importants.

C’est dans ce genre de situation que la planification détaillée – souvent avec un ou une professionnelle en fiscalité – peut vraiment faire une différence.

5.4 Ne pas oublier les REER de conjoint

Si l’un des conjoints s’attend à être dans une tranche d’imposition beaucoup plus basse à la retraite, un REER de conjoint peut aider à fractionner le revenu et à réduire l’impôt futur. Les cotisations utilisent toujours le droit de cotisation du conjoint cotisant aujourd’hui, mais les retraits pourraient être imposés au taux plus faible de l’autre conjoint plus tard.


6. REER ou CELI : par quoi commencer?

Les REER et les CELI sont deux excellents outils, et beaucoup de Québécois ont besoin des deux. Règle générale :

  • Si vous êtes dans une tranche d’imposition élevée maintenant et que vous prévoyez être dans une tranche plus basse plus tard → le REER est souvent plus avantageux, surtout en tenant compte des taux combinés Québec + fédéral.

  • Si votre revenu est modeste ou variable, ou si vous souhaitez garder un accès flexible à vos économies → le CELI peut être préférable (aucun impôt à payer sur les retraits et aucun impact sur votre revenu imposable ou certaines prestations).

Stratégie fréquente :

  1. Maximiser la contrepartie de l’employeur dans un régime de pension ou un RVER (s’il y en a une).

  2. Cotiser suffisamment au REER pour réduire significativement votre impôt.

  3. Utiliser le CELI pour de l’épargne supplémentaire plus flexible.


7. À retenir sur les REER pour les Québécois

En résumé :

  • Les cotisations REER réduisent le revenu imposable fédéral et québécois, ce qui diminue votre facture d’impôt globale.

  • Pour l’année d’imposition 2024, la date limite de cotisation est le 3 mars 2025; de façon générale, vous disposez des 60 premiers jours de l’année suivante.

  • Votre marge de cotisation REER correspond à 18 % du revenu gagné de l’année précédente, jusqu’aux plafonds annuels (31 560 $ pour 2024, 32 490 $ pour 2025), plus la marge inutilisée.

  • Les Québécois réclament la déduction REER à la ligne 214 de la TP-1, ce qui doit correspondre à la déduction de la ligne 20800 de la déclaration fédérale.

  • Évitez les cotisations excédentaires : un montant de plus de 2 000 $ au-delà de votre plafond peut être assujetti à une pénalité de 1 % par mois tant que l’excédent n’est pas corrigé.


8. FAQ : cotisations REER et impôts au Québec

Quelle est la date limite REER pour l’année d’imposition 2024?

Pour l’année d’imposition 2024, vous avez jusqu’au 3 mars 2025 pour faire des cotisations REER que vous pourrez déduire dans votre déclaration de 2024.

Les cotisations REER réduisent-elles l’impôt provincial au Québec ainsi que l’impôt fédéral?

Oui. La déduction REER que vous réclamez au fédéral est également inscrite dans votre déclaration TP-1 du Québec (ligne 214), ce qui réduit votre revenu net et votre revenu imposable aux deux niveaux de gouvernement.

Combien puis-je cotiser à mon REER en 2025?

Pour l’année d’imposition 2025, la limite maximale REER est de 32 490 $, ou 18 % de votre revenu gagné en 2024, selon le moindre des deux, plus toute marge inutilisée. Consultez votre avis de cotisation de l’ARC pour connaître votre plafond exact.

Je vis au Québec. Les cotisations REER peuvent-elles augmenter mon crédit d’impôt pour solidarité?

Oui, c’est possible. Le crédit de solidarité est basé sur votre revenu familial (ligne 275 de la déclaration du Québec). Les déductions REER réduisent ce revenu, ce qui peut vous aider à obtenir un crédit plus élevé ou à éviter une réduction si vous êtes près des seuils.


Mot de la fin (et petit avertissement amical)

Les règles et plafonds des REER évoluent régulièrement, et la meilleure stratégie dépend de votre revenu, de votre situation familiale et de vos objectifs de retraite. Les renseignements ci-dessus sont de nature générale seulement et sont valides à la fin de 2025.

Avant de prendre des décisions importantes concernant vos REER – surtout si vous êtes près de votre plafond ou si vous essayez de coordonner vos cotisations avec les crédits d’impôt du Québec –, il est judicieux de consulter un ou une professionnelle en fiscalité ou en planification financière.


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